Cours de piano adulte,  Niveau avancé

Balakirev – Nocturne

Le Nocturne en fa-dièse mineur du compositeur russe Milij Balakirev (membre du “Groupe des cinq”, ami de Moussorgski et de Rimski-Korsakov) est une très belle partition pour les amateurs de niveau avancé ou ceux qui reviennent au piano après un long arrêt. Je peux vous aider à déchiffrer et comprendre cette partition pendant les cours de piano en ligne ou lors de mes cours de piano à Neuilly-sur-Seine 👍 : j’attends votre message à l’adresse pianocovery@gmail.com

Pour les amateurs avancés le Nocturne, qui fait une seule page, sera assez simple à déchiffrer et mettre dans les mains pour pianoter seul ou entre amis, et en même temps apportera un fil à retordre concernant notre technique des octaves et accords.

Pour ceux qui jadis jouaient bien mais reviennent de loin, le Nocturne est à essayer après quelques autres partitions plus faciles. Les défis techniques et artistiques seront de taille, mais justement la taille – toute petite – de l’oeuvre permettra d’arriver plus rapidement au bout du déchiffrage et travailler la musique.


Il est nécessaire non seulement déchiffrer mais “peaufiner” les texte les mains séparées d’abord, en commençant par la plus difficile – la partie de la main gauche.

Deux choses importantes sont à intégrer dans l’apprentissage de la gauche dès le début:

  • Le doigté des accords (intervalles) qui est toujours le suivant: 3-1 pour le premier accord, 5-2 pour le deuxième. Deux exceptions seulement à ces doigts: les mesures 6 et 16, ou le pouce se déplace et participe dans les deux accords.

Erreur typique ici est de se dire (comme disent parfois mes élèves) : “ça n’a pas l’air très confortable ces doigtés, je vais plutôt déplacer le pouce tout le temps”. Effectivement, les écarts entre le 3ème et le 2ème doigts peuvent être d’abord gênants. En revanche c’est LE doigté classique pour ce type des accords qui justement va assurer le son doux et lisse qu’on exige ici de la main gauche (voir le paragraphe suivant). Le choix du chemin soi-disant plus facile (le pousse qui saute partout) voue à l’échec cette mission, et appauvrit notre technique globalement.

  • Le léger pivotement du poignet entre les intervalles à l’intérieur de chaque mesure, entre ces deux groupes des doigts (3-1 et 5-2).

Erreur typique lors du déchiffrage: la main gauche se crispe et ne bouge pas, reste figée pour ne pas “perdre” les touches. En partie il y a une bonne chose dans ça: les accords sont très proches, ne nécessitant pas le déplacement de la main. Cependant la main ne peut pas rester figée pour la simple raison de la qualité de son: les doigts crispés produisent le son crispé, raide et bruyant. Dans les oeuvres de ce niveau la main accompagnante devra obtenir le son doux et lisse; le bon doigté et le pivotement du poignet vont nous aider à le faire.

A faire attention dans la main gauche: la mesure 16 est toujours mal déchiffrée par mes élèves. Les accords sont fa-dièse/si – si/la, et non pas re/sol-dièse.


Les défis dans la main droite sont plutôt de l’ordre artistique: les directions des phrases qui seront différentes dans les montées et dans les descentes.

Les amateurs avancés, avec un certain expérience derrière, sont susceptibles de faire un accent sur la première note des phrases (temps fort) et “cacher” le 2ème temps, comme on nous a enseigné. Contrairement à cette logique, dans les montés (mesures 3, 5, 11) je propose d’aller justement vers ce 2ème temps, le jouer plus fort que le 1er, car il présente la note la plus haute de la phrase, son sommet, son point de tension. Vous entendrez ça dans ma vidéo.

En revanche, dans les 2 phrases suivantes (la descente générale) nous ferons le phrasé traditionnel: premier temps plus appuyé, et le 2ème beaucoup plus doux (mesures 6, 8, mais aussi les mesures 14 et 16).


Dans le déchiffrage mains ensemble une difficulté particulière présentent l’introduction (mesures 1-2, la fin du morceau est identique) et le Primo (première fin qui nous amène à la répétition du morceau). Ces mesures il est utile de mémoriser directement par coeur: une large distance entre les mains, des grands sauts simultanés dans les deux mains ne vous permettront pas de bien jouer ces mesures en regardant la partition.


Enfin, deux défis artistiques à grande échelle à atteindre après le déchiffrage, qui relèvent de notre sens musical : l’équilibre entre les mains et l’interprétation de la forme entière.

Le premier enjeu est capital pour toute musique contenant le chant avec un accompagnement; les amateurs avancés savent depuis longtemps qu’il faut faire ressortir le chant (ici dans la main droite) par le moyen du coude et du poignet (sans taper droit sur les touches) “au-dessus” de l’accompagnement lisse et beaucoup plus doux de la main gauche.


Pour l’interprétation il existe plusieurs voix possibles. Nous avons ici la répétition complète avec deux fins différentes (le Primo et le Secundo), et la règle d’or dans la musique: ne jamais répéter pareil.

Dans ma vidéo je propose l’interprétation basée sur cette règle:

  • la première fois tout le morceau se joue dans la palette des nuances entre piano et mezzo-forte; même dans la 2ème grande phrase avec les montés en octaves je ne fais pas un grand crescendo et ne dépasse pas le mf.
  • Je pense que c’est le Primo (Prima volta) qui est idéal pour un premier vrai crescendo, grâce à quoi je reviens au début de la partition avec le son fort, complètement différent de la première fois, en respectant ainsi la règle d’or.
  • Je garde cette grosse tension pendant les 4 mesures de la montée, et brusquement je baisse la tension par la suite, en revenant au cours normal des choses et à la respiration musical tranquille.
  • Enfin, à partir de la troisième ligne (début de la 2ème grande phrase) je commence un nouveau crescendo qui aboutira au fortissimo dans la culmination (mesure 16), avant de “retomber” dans la sonorité douce du Secundo, pour terminer.

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